Refusée en master 2 : elle attaque l'université au tribunal

Une étudiante en fac de psychologie à Nancy attaque l’université pour lui avoir refusé l’accès à un master 2.

« Niveau académique insuffisant ». C’est la raison laconique pour laquelle cette étudiante nancéienne s’est vu refuser, début juillet, l’accès à un master 2 en « psychologie clinique ». Une décision perçue comme injuste par la jeune fille qui a dû bûcher dur pour décrocher son master 1 (bac + 4) et qui n’accepte pas qu’on l’empêche de poursuivre ses études.

« Elle se retrouve sans perspective », dénonce son père qui ne comprend pas, lui non plus, la décision de l’université. L’étudiante s’est donc tournée vers MeFlorent Verdier, un avocat de Bordeaux qui s’est fait une spécialité de ce genre de litige. C’est lui, notamment, qui a le premier contesté l’existence d’une sélection pour accéder à un master 2.

 

Une sélection qui se pratiquait pourtant depuis des lustres partout en France. Sans pourtant qu’aucun texte ne l’autorise. « C’était totalement illégal et j’en suis à 145 procès depuis 2014 », indique l’avocat bordelais.

Suite à cette avalanche de procès, une loi et des décrets sont venus autoriser la sélection en deuxième cycle universitaire mais à certaines conditions.

« Il faut que les étudiants puissent connaître les critères de sélection. Il faut les informer correctement. Certaines universités jouent parfaitement le jeu. D’autres, comme l’université de Lorraine, ne le font pas », proteste Me Verdier qui a saisi le tribunal administratif de Nancy du cas de l’étudiante en psycho.

 

« Aucune transparence »

Il n’est pas venu plaider sa cause en personne ce lundi. C’est son confrère nancéien Grégoire Niango qui s’en est chargé. L’avocat a, en particulier, attaqué la manière dont a été créée et a fonctionné la commission d’admission chargée de désigner les quinze heureux candidats qui pourront accéder au master 2 de « psychologie clinique ». « Il n’y a eu aucune transparence », critique Me Niango.

Mais pour le juriste de l’université de Lorraine, Morgan Remy, tout s’est déroulé dans les règles. « Mais si jamais le tribunal estimait que l’université n’a pas respecté la procédure, elle retirera sa décision de refus d’admission en master 2 et en reprendra une autre. Mais rien ne dit que cette nouvelle décision sera différente sur le fond », prévient le juriste.

La victoire de l’étudiante pourrait donc être juste temporaire. D’autres étudiants nancéiens sont en tout cas prêts à l’imiter, indique l’avocat bordelais Me Verdier. Cela dépendra de ce que décidera le tribunal administratif de Nancy. Son jugement devrait tomber ce mardi.

 

Auteur de l'article : Christophe GOBIN 

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