Barisien violemment frappé : deux frères à la barre

Deux frères comparaissaient ce mardi en correctionnelle pour une agression datant de juillet 2013, dont la victime a gardé de graves séquelles.

 

Ce Barisien de 45 ans apparaît très diminué. Il marche lentement, vient péniblement à la barre. Paralysé du côté gauche, il éprouve aussi de sérieuses difficultés à s’exprimer… Ce sont les conséquences des coups reçus le 25 juillet 2013 à Bar-le-Duc, pour lesquels deux frères, de 38 et 33 ans, qui ont déjà effectué dix mois de détention provisoire, comparaissaient ce mardi après-midi devant le tribunal barisien. L’affaire a été instruite à Nancy puisque transmise au pôle criminel suite à l’ouverture d’une information pour tentative d’assassinat, avant que les faits ne soient « correctionnalisés ».

 

La victime n’est pas en mesure d’apporter le moindre éclaircissement. Amnésie post-traumatique : « Je ne me souviens de rien », répond-il au président, Fabien Parmentier, qui commence à l’interroger.

Il faut donc se baser sur les dires de sa femme - absente à l’audience -, qui a fourni plusieurs versions, des déclarations des prévenus et de leurs dénégations ou corrections, des rapports médicaux.

Si le drame se produit peu après 19 h ce jeudi-là, son origine se situe dans une altercation qui s’est produite à midi, au feu tricolore de l’avenue du 8-Mai 1945, au niveau du cimetière. Quand le plus âgé des prévenus a été menacé avec ce qui semble être une clé pour écrou.

Un épisode qu’il « a ruminé tout l’après-midi » pour le procureur Olivier Glady. Ce qui conduit au drame quand il retrouve l’autre individu sur un parking de la Côte Sainte-Catherine. Il sort du coffre de son auto un marteau afin de l’intimider.

 

Lésions cérébrales

S’en est-il servi ? L’épouse de la victime l’assure, et évoque plusieurs coups portés avec, le premier par l’aîné des frangins, ce qu’il conteste, ne reconnaissant lui avoir donné qu’« une claque » ; le dernier, par le plus jeune, venu en renfort, qui admet avoir assené « un coup de poing » violent. L’homme ainsi frappé serait alors tombé face contre terre, soutiennent-ils. Lourdement alors. Une explication qui ne convainc guère Me Godfrin-Ruiz, l’avocate de la partie civile : « Je ne comprends pas bien comment on a pu s’acharner sur mon client »

Quand les secours sont intervenus, ils l’ont découvert gisant dans une mare de sang. Outre de nombreuses fractures au visage, il souffrait d’un grave traumatisme crânien ayant entraîné des lésions cérébrales. Un médecin estimera son pronostic vital engagé, le lendemain, contredit le même jour par un confrère.

« L’utilisation d’un marteau n’est pas exclue », est-il rapporté, mais il ne peut avoir causé les fractures relevées. « Il n’y a pas eu de coup de marteau », insiste Me Niango, pour la défense. « Comment expliquer qu’il n’y a pas de traces, qu’on ne retrouve rien ? C’est qu’il n’a pas servi », défend pareillement Me Lignot.

 

En revanche, pour les trois médecins légistes appelés à livrer une expertise : « Il y a eu d’autres coups portés » que ceux concédés.

Vu le résultat, le ministère public sollicite « une peine mixte qui vienne sanctionner l’étendue des violences » et requiert 4 ans de prison dont dix-huit mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Sans retenir la préméditation, comme c’est reproché dans l’accusation.

Les magistrats suivront-ils cette demande. Ou celle de Me Lignot : « Baisser le quantum ferme, quitte à hausser le sursis » avec la peine. Réponse le 5 juin puisque le jugement est mis en délibéré.

 

Auteur de l'article : F.-X. G.

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